" Je veux faire un beau cadeau à l'humanité. Je ne fais pas cela uniquement pour moi. Je veux préserver une certaine forme de culture du quotidien." Bernhard Paul.

PART 1




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lundi 21 novembre 2011

LE TEXTE NECESSAIRE PAR ALAIN GIBELIN.

ARGUMENTAIRE POUR LE MAINTIEN DES ANIMAUX SAUVAGES DANS LES CIRQUES

Depuis une dizaine d’années l’on assiste à l’émergence d’un courant de pensée visant à obtenir la suppression des animaux sauvages dans les cirques et les ménageries foraines
Ce courant de pensée très largement minoritaire est cependant puissamment relayé par des organisations de protection de la condition animale, très structurées, largement subventionnées par des fonds publics et agissant en groupe de pression à l’instar des grands lobbies minoritaires américains .Citons par exemple l’association ONE VOICE et l’association PETA toutes deux d’origine anglo saxonne mais aussi l’association GAIA qui exerce ses activités plus particulièrement en Belgique.
Si certaines des causes qu’elles défendent sont des plus honorables et concourent tant à la défense de la condition animale qu’aux intérêts bien compris des hommes (conditions d’élevage, de transport et d’abattage des animaux de boucheries, réglementation de la vivisection, défense des animaux de compagnie etc.….), d’autres procèdent manifestement d’un activisme sans fondement et ne reposent sur aucune donnée scientifique, philosophique et morale véritablement établie. Il en est ainsi des campagnes menées pour obtenir l’interdiction des animaux au cirque, campagnes dont les arguments se révèlent à l’analyse des plus fantaisistes quand elles ne procèdent pas d’un parti pris pur et simple
Je suis depuis ma plus tendre enfance passionné de cirque et plus particulièrement de dressage d’animaux exotiques et je suis, j’ose le dire un grand défenseur de toutes les causes animales ce qui, n’en déplaise aux pseudos « vrais défenseurs de la cause animale » n’est absolument pas incompatible.
En tant qu’amateur éclairé de dressage, je fréquente depuis plus de quarante ans les cirques de la planète et je prétends bien modestement être mieux placé pour parler des animaux au cirque que de nombreux membres de ces associations qui n’y mettent par principe jamais les pieds, se contentant de jeter l’opprobre sur une forme de spectacle qu’ils condamnent sans véritablement le connaître.
Je suis le premier à dénoncer fermement certains établissements peu scrupuleux mais heureusement en voie de disparition qui n’offrent pas des conditions de captivité décentes à leurs animaux ou pratiquent certaines formes de dressage incompatibles avec la morphologie ou le caractère de l’animal dressé A l’instar des grandes organisations comme ONE VOIVE , GAIA ou PETA, je milite pour des contrôles plus fréquents et plus rigoureux ainsi que pour des sanctions exemplaires pour les directeurs de cirque ou les dresseurs qui ne satisfont pas aux conditions réglementaires et législatives régissant la détention et le dressage des animaux sauvages dans les établissements ambulants
En revanche je m’insurge tout aussi fermement contre le dictat de ces organisations qui prétendent, au nom d’une vérité détenue, proscrire cette forme de rapport tout particulier entre l’homme et l’animal sauvage

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Examinons les principaux arguments avancés par ces organisations et tentons d’en vérifier, autant que faire se peut, la pertinence.
Tout d’abord, le principe même de détention d’un animal sauvage serait contre nature et ne saurait recevoir aucune justification philosophique et morale.
Ensuite, les conditions de vie de l’animal sauvage dans les cirques seraient indignes et incompatibles avec leur bien être.
Enfin, le dressage n’aurait qu’un but mercantile et serait le fruit de dresseurs particulièrement brutaux usant de méthodes barbares pour contraindre l’animal.

LA DETENTION D’ANIMAUX SAUVAGES EST CONTRE NATURE ET NE SAURAIT AUCUNEMENT SE JUSTIFIER

Tout d’abord qu’il nous soit permis de nous interroger sur la différence faite par les activistes de la cause animale entre animaux sauvages et animaux domestiques.
L’animal sauvage selon eux serait celui qui n’a pas vocation à servir l’homme pour des taches domestiques, des fins alimentaires ou comme compagnon d’agrément.
Il serait ainsi légitime de détenir vaches, moutons, porcs, volailles, mais aussi chiens et chats, poissons et oiseaux dits « de compagnie ».
L’éléphant, le tigre, le lion et l’ours n’entrant pas dans cette catégorie seraient donc réputés sauvages et devraient donc échapper à toutes formes de détention et de dressage.
Sans revenir sur la notion de paradis terrestre et d’EDEN communs aux principales religions ou toutes les espèces cohabitaient avec l’homme en pleine harmonie, chacun ayant son utilité et sa fonction dans l’univers créée par le divin, rappelons que les rapports entre l’homme (qui est, lui aussi, un animal) et les autres espèces ont depuis la nuit des temps et au gré des grandes périodes de l’évolution été basées sur des relations dominant dominé.Et par voie de conséquence, chaque espèce à vu sa relation à l’homme évoluer en fonction de l’histoire, des religions, des climats, du progrès etc… Il n’existe donc pas d’animaux à vocation domestique et d’animaux à vocation sauvage.
Les peuples de l’antiquité avaient des fauves pour animaux de chasse ou de compagnie, de nos jours encore les éléphants, chameaux dromadaires rennes sont des compagnons de somme et d’agrément indispensables à certaines peuplades du globe.

Ainsi donc il serait scandaleux de détenir et de dresser un lion ou un éléphant pour l’agrément (la compagnie mais aussi le spectacle qui contribue à l’agrément de l’homme) mais il serait parfaitement possible de créer de nouvelles races de chiens ou de chats (souvent par de honteuses manipulations génétiques) pour permettre à quelque « mémére à son chien-chien » de montrer comme « il donne bien la papate » ou « comme il est mignon avec son petit manteau à carreaux quand il fait le beau ».
Les rapports entre l’homme et toutes les espèces animales sont historiquement et philosophiquement inéluctables et l’animal à été, est et restera ce miroir permanent ou l’homme ,en interagissant avec lui ,sera à même de mieux s’observer et de mieux se connaître.
Aucune espèce n’à donc de particulière vocation à être domestiquée ou à rester sauvage, à demeurer libre ou à être dressée pour le travail ou l’agrément des hommes. Toutes les espèces ont en revanche l’obligation de se confronter à l’humanité, à interagir avec elle; la seule limite à cette confrontation devant rester le sens du devenir commun et le respect mutuel.
Ainsi donc, aucune espèce n’aurait vocation à échapper au rapprochement ou à la cohabitation avec l’homme et à sa forme la plus absolue qui est la détention et la relation basée sur le dressage (j’oserais ici parler de mise en valeur des aptitudes naturelles de l’animal) pour l’utilité et l’agrément de l’homme. Ce point est fondamental car il est l’un des principaux arguments des activistes de la cause animale.
Sur un point de vue beaucoup plus terre à terre, il semble évident que la captivité des bêtes sauvages devient une impérieuse nécessité pour simplement sauvegarder les espèces à l’heure où les biotopes et habitats naturels se restreignent dangereusement et où la survie de certaines d’entre elles ne peut passer que par une période de survie transitoire dans les ménageries et parcs zoologiques ou elles seront étudiées,protégées et préparées à leur retour dans des habitats reconstitués et protégés par l’homme.
Remettre en cause la légitimité de la captivité animale est une grave inconséquence de la part de ces pseudos associations de protection animale dont l’activisme jusqu’au bout « iste » conduirait à la disparition rapide de certaines espèces avec la plus parfaite bonne conscience.
Il est heureusement révolu le temps où les tigres, lions, ours, singes, éléphants présentés dans les cirques ambulants étaient arrachés de force à leur milieu naturel
Quoi de plus ridicule que d’avancer qu’ils seraient mieux dans une savane ou une jungle qu’ils n’ont jamais connues, pas plus que leurs parents, grands parents et arrières grands parents. Ils y seraient aussi dépaysés et inaptes à la survie qu’un parisien de souche transplanté tout soudainement dans le grand nord canadien ou dans la jungle amazonienne. Bien au contraire, derrière leurs barreaux d’acier ou leurs fosses que notre tendance naturelle à l’anthropomorphisme nous fait assimiler à un odieux univers carcéral, ils sont assurés d’une nourriture généralement saine et abondante et de soins attentifs.
Enfin les scientifiques s’accordent à penser que plus il y aura de lieux différents de détention et donc de reproduction des espèces, cirques, parcs zoologiques, ménageries, plus la diversité génétique sera possible et par là même la conservation des espèces sera facilitée .Un point essentiel à méditer pour les adversaires des animaux au cirque alors même que les statistiques prouvent que les fauves sont beaucoup plus nombreux et se reproduisent beaucoup mieux dans les cirques du monde entier que dans l’ensemble des parcs et réserves zoologiques. Il en est de même pour les éléphants d’Asie où les premières reproductions ont été enregistrées dans des cirques et ensuite seulement dans les grands zoos (signalons qu’elles ont été rendues possibles dans ces zoos grâce à l’expérience d’anciens cornacs ou dresseurs de cirque ,particulièrement au fait de la psychologie animale et de l’éthologie empirique pour avoir entretenu avec leurs bêtes des rapports beaucoup plus étroits que des soigneurs de parcs zoologiques et, à fortiori, que d’éminents scientifiques). Le grand cirque Américain RINGLING finance depuis environ dix ans le premier centre de reproduction d’éléphants asiatiques et les remarquables résultats qu’il enregistre en la matière sont suivis avec un très grand intérêt par les grands parcs zoologiques mondiaux.

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LES CONDITIONS DE VIE ET DE DETENTION DES ANIMAUX DANS LES CIRQUES SERAIENT INDIGNES ET CONTRE NATURE


Cet argument est l’un des principaux des associations militant pour l’interdiction des animaux dans les cirques et leurs sites Internet débordent de photos où l’on peut s’apitoyer sur un fauve ou un hippopotame en cage quand ce n’est pas sur un gros plan d’une patte d’éléphant enchaîné à un plancher de bois.
Comme je l’ai déjà dit, je suis un fervent défenseur de la cause animale et je ne manque pas de m’insurger violemment lorsqu‘il m’est donné de constater qu’un cirque n’offre pas à ses hôtes captifs des conditions décentes de détention. Fort heureusement ces établissements sont très largement minoritaires et des contrôles plus fréquents associés à des sanctions exemplaires (et appliquées) devraient sans nul doute les faire rapidement disparaître.
Néanmoins qu’il me soit permis de remettre en garde contre l’exploitation facile et pernicieuse de notre tendance naturelle à l’anthropomorphisme qui nous fait nous insurger à la vision de certaines photos complaisamment divulguées par les associations d’activistes et accompagnées de commentaires faciles et racoleurs sur l’indignité humaine qui accepte si facilement de voir un magnifique fauve derrière une grille d’acier.
« Pauvre bête… » Nous dit on, « révoltez vous devant ce sinistre spectacle de la honte et du désespoir »… ! Eh bien non… ! Au risque de déplaire je ne vois pas plus de raison de m’indigner à priori de cette image plutôt que de celle d’un chien de compagnie enfermé a vie dans un appartement parisien, de celle de canaris dans une cage minuscule ou de poissons rouges dans un bocal rond. Je pense que l’honnêteté intellectuelle nous commande de ne pas avoir l’indignation sélective dont semblent faire preuve les dirigeants de ces associations exigeant la suppression des animaux au cirque (lesquels, n’en doutons pas, mangent occasionnellement des huîtres (vivantes bien sûr) ou du foie gras ; voire promènent à longueur d’années un ersatz de chien «intelligent mais pas dressé…!».
L’analyse des conditions de détention des animaux de cirque est un sujet sérieux et force est de reconnaître que celles-ci n’ont toujours pas été conformes à l’intérêt mieux compris des animaux captifs.
Beaucoup de directeurs de cirque et de ménageries au 18ème et 19ème siècles avaient une tendance naturelle à sacrifier l’espace au profit de la diversité et n’avaient que des connaissances empiriques très approximatives de l’éthologie. Cependant, en hommes d’affaires consciencieux, ils comprirent bien vite que les conditions de détention conditionnaient l’espérance de vie de l’animal (et évitaient par là même la perte sèche de capital résultant de la perte d’un animal coûteux).
Les progrès de la science et l’influence de nouvelles idéologies sur les conditions de détention et de dressage des animaux (en particulier les théories de l’allemand Karl HAGENBECK, importateur d’animaux sauvage, directeur de cirque, concepteur des zoos modernes et créateur du dressage en douceur) conduisirent les directeurs de cirque et de ménageries à améliorer de manière significative les conditions de détention de leurs animaux.
Les résultats furent spectaculaires et la longévité des pensionnaires de cirque dépassa rapidement celle de leurs frères captifs dans les grands parcs zoologiques.
Bien mieux, le taux de reproduction de certaines espèces devint si spectaculaire dans les cirques que les directeurs et dresseurs de cirques étaient régulièrement consultés par les autorités scientifiques spécialistes des animaux qui étaient souvent, à l’époque directeurs des grands jardins zoologiques.
Le 20ème siècle popularisa la faune sauvage et l’animal exotique au travers des grands médias, cinéma et télévision.
Cette évolution rendit inéluctable la disparition des ménageries exhibition et les cirques ne conservèrent que les animaux dressés qui concourraient au spectacle et donc à l’agrément de l’homme. Diverses évolutions réglementaires et législatives conduisirent les cirques à adapter les conditions de captivité à la nature et aux besoins des espèces présentées et seuls certains petits cirques, honte de la profession, et très minoritaires, peuvent encore parfois offrir l’indigne spectacle d’animaux détenus dans des cages sales et exiguës.
Examinons maintenant les conditions de détention qu’offrent actuellement les principaux cirques occidentaux à leurs animaux.
Désormais vous ne verrez plus de voitures cages ou coexistent dans des espaces réduits des espèces différentes et rivales.
Les voitures cages sont propres et spacieuses .Elles sont en général prolongées par des parcs ou cages extérieures vastes et dans la plupart des cas agrémentées de piscines et d’objets divers visant au divertissement de leurs hôtes captifs (troncs et branches d’arbres,bassins d’eau, ballons, etc.… !).
Les éléphants ne sont quant à eux que très rarement enchaînés comme ils le sont lorsqu’ils sont domestiqués en Asie (peut on en dire autant de la très grande majorité de nos chiens de chasse ou d’agrément… ?). Comme les autres animaux exotiques (du type zèbres, chameaux, buffles, autruches), ils bénéficient de parcs spacieux avec clôtures électriques ou ils peuvent se mouvoir à leur aise.
Leur bien être fait l’objet d’une attention toute particulière et ils sont régulièrement lavés, soignés et distraits par la vie errante du cirque. De l’avis même des plus grands scientifiques de la cause animale (Professeur H. HEIDIGER par exemple) la vie errante des cirques, en offrant chaque jour un nouvel univers aux animaux captifs, les protége de l’ennui et de la neurasthénie qui sont les maux les plus courants qui frappent les animaux des grands parcs zoologiques.
Les espèces nécessitant un espace vital que les cirques ambulants ne sont pas à même de leur offrir ont depuis fort longtemps disparu des cirques européens. C’est en particulier le cas des animaux de fond comme les loups, les guépards etc.…. !.N’en déplaise aux prétendus amis des animaux sauvages, l’évidence scientifique prouve que les animaux sauvages les plus courants dans les cirques, comme les fauves, les ours, les éléphants, rhinocéros, hippopotames, girafes, et autres ongulés ne se déplacent dans la nature que par nécessité absolue pour conquérir ou accéder à un territoire ou ils pourront trouver leur subsistance. Un lion « sauvage » régulièrement nourri et en bonne santé ne quittera pas un espace particulièrement réduit qu’il considérera comme son sanctuaire et où il passera le plus clair de son temps à dormir. Cet espace n’est pas plus grand que celui que lui offre, «nourriture et service compris», les grands cirques occidentaux.
Les soins vétérinaires dispensés aux animaux de cirque sont rigoureusement les mêmes que ceux offerts aux animaux de zoo pour la simple raison qu’ils sont dans la quasi-totalité des cas dispensés par les mêmes praticiens vétérinaires, sous le contrôle vigilant des services de l’état.
Le cliché de la bête misérable, malade et anémiée quand elle n’est pas brutalisée, véhiculé complaisamment par ONE VOICE , GAIA et PETA relève de l’escroquerie morale pure et simple et les méthodes d’amalgame visant à apitoyer un public sincère mais mal renseigné sont indignes de grandes organisations qui mènent par ailleurs des combats courageux et nécessaires.
J’invite les sceptiques à visiter les annexes des bons cirques européens qu’ils soient grands comme KNIE, KRONE ; PINDER, ARLETTE GRUSS,BARUM ,MUNDIAL,ORFEI,TOGNI ou plus modestes comme MEDRANO, DIANA MORENO BORMANN ,NOCK,AMAR etc. Ils se convaincront sans peine du changement opéré ces dernières décennies dans les conditions de détention des animaux dans les cirques. Ce changement est si spectaculaire qu’il ne se trouve pratiquement plus de visiteurs de ces zoos ambulants pour s’indigner en conscience après les avoirs visités.

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LE DRESSAGE DES ANIMAUX SAUVAGE DANS LES CIRQUES NE SE FAIT QU’EN USANT DE METHODES COERCITIVES CONTRE NATURE ET PARTICULIEREMENT BRUTALES


L’argument majeur des opposants à la présence d’animaux au cirque est que le dressage auquel ils seraient soumis s’effectuerait en usant de méthodes d’un autre âge particulièrement brutales et indignes.
Les associations de défense de la cause animale s’appuient sur de pseudos témoignages de soi disant professionnels du cirque qui reconnaîtraient avoir abandonné ce métier par rejet des méthodes brutales mais nécessaires selon eux pour obtenir l’obéissance de l’animal
Tout d’abord, il est nécessaire d’affirmer avec force que ces « témoins » n’ont jamais été et ne seront jamais que d’obscurs personnages dont la plupart ont toujours été considérés par leurs pairs comme des ratés incompétents, véritables hontes de leur profession; Je ne citerai ici personne, il suffit de consulter les documents présentés par ONE VOICE , GAIA et PETA pour connaître l’identité de ces singuliers individus que leur incompétence notoire discrédite à jamais lorsqu’ils sont amenés à parler du dressage des animaux de cirque.
Il en va avec les animaux comme avec les humains, un bon pédagogue n’aura nul besoin de frapper son élève pour lui inculquer les rudiments de son art Disons le tout net, la personnalité même de ces témoins leur interdit toute crédibilité.
Nonobstant, il est vrai que le dressage d’un animal quel qu’il soit ne peut se faire qu’avec un minimum de coercition ce principe est vrai pour un tigre, un lion ou un éléphant mais aussi pour un chien de chasse, un cheval de course ou de randonnée, un animal d’élevage, et plus généralement tout animal dit « de compagnie» que les conditions de vie de son maître obligent à supporter un certain nombre de contraintes.
On essaie alors de nous faire croire que l’ensemble des tours enseignés à un animal de cirque ne sont obtenus qu’en les frappant, les fouettant, les lacérant (sic), bref en faisant preuve d’un trésor de brutalités physiques et psychologiques qui sont seules à même de contraindre l’animal.
Il est de fait que les méthodes de dressage étaient assez brutales jusqu’au milieu du 19ème siècle (les châtiments corporels sont encore en vogue dans de nombreux établissements scolaires anglo-saxon soit dit en passant… !).
Là encore, l’apport de certains scientifiques révolutionna les méthodes de dressage et les grands dresseurs s’aperçurent qu’ils obtenaient des résultats beaucoup plus rapides, significatifs et spectaculaires en étudiant la psychologie animale, en respectant la personnalité de chaque bête et en ne leur demandant pas d’efforts que leur morphologie ou leur spécificité leur rend particulièrement pénibles.
Ainsi, les grands directeurs de cirque et les grands dresseurs découvrirent les ressources insoupçonnées de l’éthologie et généralisèrent des méthodes de dressage s’inspirant des théories de certains scientifiques comme Konrad LORENZ ou même de PAVLOV. Là encore, le grand directeur de cirque Karl HAGENBECK eut une influence décisive en développant le concept de dressage en douceur, basé sur le respect de l’animal et l’étude spécifique du comportement de chaque individu. Son école de dressage de fauves et d’éléphants qu’il fonda dans son magnifique parc zoologique de STELLINGEN à HAMBOURG reste à ce jour la référence absolue en matière de création artistique animalière et de respect de l’animal.
Désormais, les dresseurs s’emploient à analyser le comportement individuel de chaque animal pour encourager ses tendances naturelles.
Tel individu présentant des prédispositions au saut sera amené à sauter d’un tabouret à un autre et ce sans aucun coup ; un délicieux morceau de viande saignante suffira à encourager et à récompenser l’effort. De même tel autre aimant se dresser sur ses pattes arrières (hé oui, messieurs les activistes, il s’agit là d’un comportement absolument naturel et fréquent dans la nature… !) sera amené à se dresser au commandement sur un tabouret. Même les exercices les plus compliqués s’effectuent en combinant plusieurs possibilités naturelles de l’animal.
J’ai lu avec stupeur sur le site d’une association activiste que le fait pour un éléphant de se mettre debout sur ses pattes arrières était une véritable torture et un acte contre nature pour ces proboscidiens. Peut être les rédacteurs d’une telle contre vérité n’ont pas vu un de ces remarquables documentaires animaliers que diffusent certaines chaînes et qui montre des éléphants d’Asie ou d’Afrique effectuer librement ce geste « contre nature » pour se nourrir ou plus simplement pour se reproduire.
Les dresseurs ont désormais compris qu’un animal bien traité, soigné, respecté et éduqué convenablement sera un meilleur artiste animal que s’il est contraint par une force d’autant plus stupide et brutale que son emploi ne peut introduire que méfiance et danger permanent dans le rapport homme animal.
Les fouets piques et fourches des dompteurs ne sont plus là que pour satisfaire à une imagerie d’Épinal vieille comme le cirque et la quasi-totalité des dresseurs n’ont en répétition qu’une simple badine destinée plus à orienter l’animal, qu’à rythmer les demandes du dresseur. Un coup de fouet qui claque ne touche pas par définition ce qu’il vise… !
Certes, parfois l’homme manifeste à l’animal distrait ou paresseux son insatisfaction pour un exercice mal exécuté ou pour un comportement inhabituel. Mais ce léger coup de badine, s’il le rappelle à l’ordre,ne lui fera pas plus d’effet qu’une tape sur la main d’un enfant turbulent désireux de s’emparer d’un objet interdit. Là encore, gardons nous de tout anthropomorphisme et ne pensons pas qu’un animal de plusieurs centaines de kilos voire de plusieurs tonnes souffrira de la même manière qu’un humain d’un coup reçu.
Cette remarque m’amène à une digression sur les méthodes de dressages des éléphants.
Les activistes exhibent complaisamment des photos de ce qu’ils estiment être un véritable instrument de barbarie appelé ankuss et plus communément crochet à éléphant. Et de fait, la vision de ce crochet acéré et recourbé à de quoi effrayer les bonnes âmes qui imaginent inconsciemment ce qu’elles ressentiraient s’ils venaient à être victimes de cet objet d’aspect rébarbatif. Il faut tout d’abord savoir que de tous temps, l’homme a usé de cet instrument pour diriger les éléphants, qu’ils soient de combat, de travail et d’agrément. Il est en usage dans tous les grands établissements zoologiques réputés qui ne peuvent pas être suspectés de maltraiter leurs pensionnaires. Aux Etats-Unis, l’ankuss est aussi dénommé « canne à éléphant » et de fait, de nombreux cornacs l’ont remplacé par une simple canne de marche dont la partie recourbée enveloppant la trompe ou l’oreille de l’animal va lui indiquer la direction que son maître entend qu’il emprunte. La partie pointue n’intervient qu’en cas de danger pour l’homme qui piquera la bête pour lui signifier que son comportement est dangereux ou qu’il désobéit. Loin de moi l’idée d’affirmer que certains dresseurs peu scrupuleux n’en ont pas abusé mais dans la plupart des cas, ils ont eu de graves accidents avec leurs bêtes irritées par ce traitement. Néanmoins, il reste qu’une simple piqûre occasionnelle de cet instrument, pour désagréable qu’elle soit, n’excède pas pour une bête de plusieurs tonnes le désagrément qu’un individu peut avoir à recevoir une injection intramusculaire.
Non, le dressage n’est pas un acte barbare et contre nature, il est la conséquence inéluctable du rapport naturel ente l’homme et l’animal. Si des abus ont existé dans l’emploi de certaines méthodes coercitives, elles sont, dieu merci, à ranger depuis des décennies au rayon des mauvais souvenirs et s’il existe encore quelques abus isolés, il me semble plus pertinent de les identifier, les sanctionner de manière exemplaire plutôt que d’interdire de manière générale et absolue toute forme de dressage et plus généralement la présence d’animaux dans les cirques.
La forme la plus aboutie de l’intelligence humaine est la possibilité d’introduire la nuance et la pertinence dans sa réflexion. L’histoire de l’humanité nous a enseigné que toute mesure législative et réglementaire à portée générale et absolue pose plus de problèmes qu’elle n’en résout. Une belle leçon que devraient méditer certains ayatollahs de la cause animale qui surfent sans vergogne sur les peurs, les sentiments à bon compte et l’ignorance pour faire avancer leurs causes.


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OU IL EST QUESTION D’AMOUR … !


Il y a bientôt quarante ans que ma passion du cirque et des animaux sauvages me conduit à fréquenter assidûment les chapiteaux et pistes de la planète.
Je ne prétends pas être un spécialiste, tout au plus un amateur éclairé. Quoi de plus noble… ! Selon le dictionnaire, l’amateur est « celui qui aime ».
Dans mes nombreux périples sur les routes d’Europe et au cours de heures passionnantes que j’ai passées auprès des cages et des pistes de dressages, j’ai fréquenté et rencontré un nombre incalculable de directeurs de cirque et de dresseurs, ceux-là même que les associations d’activistes essaient de nous présenter comme des hommes mercantiles, parfois brutaux, plus intéressés par les gains potentiels que leur activité leur emmène que par l’intérêt de leurs bêtes.Beaucoup m’honorent de leur amitié et je prétends connaître le commun dénominateur qui leur fait risquer quotidiennement leur vie en rentrant dans une cage ou en présentant des animaux de plusieurs tonnes potentiellement dangereux.
Ce ressort, cette motivation, c’est l’AMOUR… ! Hé oui, l’amour et le respect de leurs animaux, cet attachement passionnel qui les unit à des êtres que nos modes de vie occidentaux nous conduit à ne connaître qu’à travers l’écran plat d’une télévision ou derrière les fosses impersonnelles des grands parcs zoologiques.
La plupart des animaux de cirque sont considérés comme des membres de la famille à part entière et leur mort est pleurée comme celle d’un être cher.Qui n’a pas vu tel tigre, lion ou chimpanzé élevé au biberon par son maître, vivre ses premières années dans la caravane commune et dormir dans le lit de ses maîtres ne peut comprendre l’âme même du cirque.
Qui n’a pas vu tel ou tel dresseur passer des journées entières, sans manger ou dormir, dévoré d’angoisse, dans l’enclos ou la cage d’une de ses bêtes malades ne peut pas comprendre le lien si ancestral et mystérieux qui peut réunir l’homme et l’animal. Henry THETARD, journaliste et humaniste décrivait les dresseurs d’animaux de cirque en ces termes : « il est des êtres pour lesquels la fréquentation de velus est aussi nécessaire que le boire et le manger ».
Je comprends que ce concept d’amour dérange les associations dont la seule raison d’être est de dénoncer en pratiquant l’amalgame et l’à peu prés.
Voir, c’est comprendre… !
Venir autour d’un chapiteau en brandissant des pancartes et l’invective à la bouche ne fera jamais comprendre ce qui peut pousser un homme de cinquante ans, véritable baroudeur,à pleurer comme un enfant et se laisser dépérir suite à la mort d’un léopard qui pendant plus de 15 ans menait avec lui un véritable ballet d’amour sous les projecteurs et sous le regard d’un public médusé incapable de vraiment comprendre cette passion dévorante dont ils étaient les spectateurs.
En faisant signer des pétitions aux slogans à l’emporte pièce, il est impossible de profiter de cet instant d’éternité ou un cornac se glisse nuitamment sous la tente de son éléphant géant pour le regarder dormir pendant des heures en lui soufflant délicatement dans la trompe pour calmer ses angoisses lorsque un cauchemar vient troubler son sommeil.
En passant des journées entières à adresser des mails racoleurs dans le but d’obtenir une signature de complaisance (ou de lassitude) d’un élu mal renseigné, il est impossible de voir ces petits chimpanzés élevés au biberon dans une caravane avec les enfants de la maison. Même lait, même lit, mêmes vêtements et…même amour !
Des exemples semblables, j’en aurai des dizaines. Mais le confort facile qu’offrent les grands principes à toujours été plus facile que la recherche de la vérité vraie et de l’amour sincère.


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EN GUISE DE CONCLUSION

Ces quelques lignes se voulaient un plaidoyer aussi honnête que possible sur la nécessité d’éviter une interdiction générale et absolue des animaux sauvages au cirque. Loin de moi l’idée de diaboliser les associations de défense des animaux dont les combats sont généralement difficiles et fondés. Il en est ainsi de la défense des animaux d’élevage, du combat contre la vivisection, les trafics d’animaux, de la protection des espèces menacées etc.… !
Je pense simplement que certains activistes mal renseignés ou intransigeants se trompent de combat en préconisant une interdiction générale et absolue et en militant pour un cirque sans animaux.
Les animaux sont l’essence même du cirque et un cirque sans animaux serait tout au plus un théâtre acrobatique, certes intéressant mais totalement réducteur d’une forme de spectacle que nos concitoyens plébiscitent chaque jour.
Si l’immense majorité de nos concitoyens souhaitent le maintien des animaux au cirque, ce n’est pas par sadisme particulier mais parce qu’ils goûtent ce moment magique ou l’homme est confronté au plus près à l’animal dans un rapport fort d’amour et de respect.
Pourquoi dés lors vouloir imposer à la majorité silencieuse une évolution qui conduirait à sa fin la forme de spectacle la plus populaire dans nos démocraties occidentales avec le cinéma et la télévision ?
Soyons assurés qu’une telle mesure ne profiterait pas aux cirques sans animaux, composés essentiellement de troupes largement subventionnées par des fonds publics, élitistes et dont la durée de vie est à la mesure de leur succès, c'est-à-dire très courte, n’est pas cirque du soleil qui veut… !
Néanmoins, face au débat qui agite les milieux spécialisés, une véritable réflexion s’impose. .Foin d’opposition stérile, l’heure est à la réflexion et au débat. Que les défenseurs de la cause animale condescendent à s’asseoir autour d’une table avec les professionnels du vrai cirque traditionnel. Que sous l’égide des pouvoirs publics ils déterminent le principes d’un arsenal réglementaire et législatif pertinent afin d’encadrer les conditions de détention et de présentation des animaux sauvages. Que soient mis en place des systèmes performants de contrôle et de sanction exemplaires à l’encontre des quelques établissements ambulants qui s’obstinent dans des pratiques d’un autre âge.

Une société ne peut sereinement évoluer dans la rupture et dans l’opposition. Seul le consensus raisonnable peut concilier l’intérêt général et l’apaisement des passions.

Alain gibelin.
1er novembre 2011.

Source: Facebook/ Alain Gibelin.

En photos: les éléphants dans leur paddock ( cirque Krone 2011), les lions et lionnes de Dominik Gasser ( novembre 2011) et Tim Delbosq ( poneys en liberté, novembre 2011).